10 février 2015

A toi mon cher Florian Ngimbis

florianblogccc
NathykMondoblog.org

Mon cher Florian Ngimbis, j’ai toujours souhaité rédiger ce billet pour plusieurs raisons. Je les garde pour moi. Le Cameroun est un pays riche et béni. Seulement, il y a une mauvaise politique de gestion de cette richesse, de même qu’une mauvaise mise en valeur et non reconnaissance de cette bénédiction. Au Cameroun qui reste et restera le Cameroun, quel que soit lambda il y a des richesses, des valeureux hommes de référence qui sortent du lot.

Parmi les références camerounaises mondiales, Samuel Eto’o, légende des Lions indomptables, mais le Camerounais le plus connu dans le monde est Roger Milla, le vieux Lion dont la sagesse n’est jamais prise en compte ; Manu Dibango, Petit pays, Richard Bona ; le ministre canadien de la Culture Maka Kotto ; le mythe des télécommunications Ernest Simo ; Arthur Zang et Ismaël Nzouetom qui ont participé à la révolutionné le monde des TIC, sont toujours en avant lorsqu’il faut parler du Cameroun. Du moins ce sont ceux que les grands admirateurs du Cameroun connaissent, sans doute parce qu’ils sont en avant dans les médias. On a toujours ignoré, à quelques communautés numériques près, qu’il existait, au même pallier, un certain Florian Ngimbis, toi. Aujourd’hui, j’ai l’audace de te rendre un hommage « un genre un genre ». Mieux vaut que tu le saches quand tu es encore en vie.

Florian Ngimbis en mode économie du sourire. Crédit photo kongossa.mondoblog.org
Florian Ngimbis en mode économie du sourire. Crédit photo kongossa.mondoblog.org

Nul n’ignore que lorsqu’on parle de blogging au Cameroun de nos jours, ton nom est le premier à être cité. Pas parce que tu es le président de la Communauté des Blogueurs Camerounais (CBC), mais parce que tu es le « 9 ». Je me contente du terme « vedette ». Nul n’ignore que lorsqu’on parle de « Kongossa », tu es le repère, toi le « kongosseur » en chef qui a dépassé les femmes, ex-tenantes principales de cette activité. L’on n’a qu’à se rendre sur ton blog Kamer Kongossa pour faire le constat. Tes billets sont les plus lus, pas parce que les citoyens du monde sont des férus du kongossa, mais parce que tu as cette habile facilité de captiver et d’attirer l’attention de tes lecteurs et aussi de les fidéliser. D’ailleurs, grâce à toi, même les Blancs connaissent le kongossa. Ton style et ta simplicité dans la transmission de tes différentes histoires ont inspiré plusieurs blogueurs.

Mon cher Florian Ngimbis, si je pense que tu dois être considéré au même titre que tous ceux que j’ai cités plus haut, c’est pour plusieurs raisons. Vous avez, à quelques différences et exceptions près, presque le même parcours. Vous avez tous commencé au pays. Je crois même que tu fais mieux qu’eux. Tu as fait tes études, tu vis et tu gagnes ton pain au Cameroun, et cerise sur le gâteau, tu as une reconnaissance internationale. Vous êtes peu nombreux au Cameroun à avoir réalisé cet exploit. Même Petit Pays n’a pas fait mieux que toi. Il a dû faire un tour en Europe. Sans commentaires.

A l’international, tu as été le Prix du jeune écrivain francophone en 2008, Prix du meilleur blog francophone The BOBs en 2012. Bref, je ne suis pas là pour parler de tes prix. C’est juste qu’aucune référence à Mondoblog ne peut se faire sans le « kongosseur » que tu es. Tous ceux qui ont assisté à la formation de Dakar savent de quoi je parle. Et dans ton pays alors ? Presque rien. Je ne pouvais rester insensible à cela.

Comme on le dit souvent, nul n’est prophète chez soi. Au Cameroun, dans ton pays, tu passes incognito. Seuls les vrais savent qui tu es. Tu es une valeur presque négligée. Je ne souhaite pas créer une polémique. Si seulement « ils » pouvaient savoir quelle influence tu as sur Internet en ce 21ie siècle où le numérique est à la fois une arme, une bombe et un continent d’opportunités. Je sais que tu as toujours souhaité vivre ta simplicité. Boire tes Castel ou tes 33 à tes heures voulues, emprunter ton takesh (taxi) sans gêner quelqu’un, faire tes « mapanes » tranquillement sans te faire repérer et crier dessus par des groupies. Je me préserve de parler de ton statut de « homolianus ». Sache tout simplement que certains Camerounais reconnaissent ta valeur.

Florian Ngimbis comme vous ne l'avez pas souvent vu. Hommage à Um Nyobe. L'avenir c'est devant. Crédit photo Gaelle Ngo Tjat.
Pour Florian Ngimbis, l’avenir c’est devant, sur les pas d’Um Nyobe. Crédit photo Gaelle Ngo Tjat.

Mon cher Florian Ngimbis, J’ai toujours considéré les hommages comme le témoignage d’une certaine reconnaissance. A la communauté universitaire à laquelle j’appartiens en tant qu’apprenti disciple, en rendant hommage, on salue l’ensemble du travail et de l’idéologie scientifique d’un penseur. Chez nous les historiens, nous rendons hommage aux personnes qui, de près ou de loin, ont marqué d’une quelconque empreinte leur temps. Chez moi en Afrique « traditionnelle », on rend hommage aux personnes sages qui ont, avec de nombreux sacrifices, assuré la pérennité d’une famille. Celles-ci sont appelées « ancêtres ».

Aujourd’hui je te rends hommage par reconnaissance à ce que tu fais pour l’image numérique du Cameroun. Je te rends hommage parce que je respecte tout le travail que tu abats pour que le kongossa ait un sens. Je te rends hommage pour toutes ces actions que tu as menées avec les blogueurs camerounais : #RememberUmNyobe hier, #StopBokoHaram aujourd’hui ; demain nous réserve certainement beaucoup d’autres. Je te rends hommage parce que chez moi, on le fait beaucoup plus pour les vivants que pour les morts. Je te rends surtout hommage parce que tu es, dans ton domaine, un sage même si tu n’as que 33 ans. Ah j’avais oublié cela !

Ton 33e anniversaire n’est qu’un prétexte. Joyeux anniversaire quand même. Je te souhaite mille et une choses à la hauteur de ta vie. Mon cher Florian Ngimbis, comme ton âge, j’aurais pu t’offrir une palette de 33 Export avec une liane « un genre un genre » pour te le livrer, mais je ne l’ai pas fait. Je te demande une faveur : reçois ces hommages qui viennent de Dschang comme cadeau d’anniversaire.

Marius M. FONKOU

Dschang le 10 février 2015

Lire aussi cet entretien de Florian Ngimbis avec Nathalie Mbenda K.

Partagez

Commentaires

Serge
Répondre

Hommage mérité... Joyeux anniversaire Florian, si tu me lis :)

mfonkou
Répondre

Clair qu'il le mérite. Je suis sure qu'il te lira.
Merci Serge.

FBI
Répondre

C'est vraiment émouvant ton article. Merci pour ta reconnaissance à un homme émérite, parce que Florian mérite ces fleurs, un hommage à la dimension de l'homme, de ses faits et gestes. En plus,cher #FONKOU ton article est super bien écrit. Je ne pouvais le zappé au passage. Chapeau à toi pour ce billet si intéressant...

mfonkou
Répondre

Je suis heureux de savoir que ces hommages t'ont ému. Merci.

Guillaume
Répondre

Tonton "Flo" comme nous aimons affectueusement l'appeler est un repère pour nous jeunes blogueurs. Je me délecte ses anciens billets quand j'ai soif de lecture. Son ami et frère, mon compatriote, David Kpelly n'est pas du reste.

Qu'est-ce que je ris. Qu'est-ce je crie. Qu'est-ce que je vis, quand je les lis.

La profondeur de son esprit, son imagination débordante et son humour écliptique font de lui une légende.

Joyeux Anniversaire Flo !

Très bel hommage venant de Dschang.

Amitiés !

mfonkou
Répondre

C'est toujours un plaisir de lire Florian et David. Il faut qu'on sache leur donner la place qu'ils méritent. Merci et amitiés partagées !

Nelson
Répondre

Flo, est tout simplement hors du commun. Si je peux me permettre de parler des "lianes" aussi en Haïti, c'est grâce à lui. Tonton Flo, je te souhaite Joyeux anniversaire.

mfonkou
Répondre

Waouh. Vraiment touché.

Nkwetche G-rar
Répondre

Je ne connais pas personnellement Florian, mais le suis sur les réseaux sociaux (Foursquare, Twitter ...). J'ai lu également plusieurs billets publiés sur son blog. c'est une belle plume!
Hommage mérité et surtout joyeux anniversaire au kongosseur!
Tous mes encouragements aussi à toi mon cher mfonkou. Tu n'es qu'un apprenti disciple historien comme tu l'as dit, mais je peux t'assurer avec un avenir très prometteur.
Seule le travaille paie!

mfonkou
Répondre

Que dieu t'entende G-rar. J'ai tout de même encore beaucoup de travail à faire.

Chedjou Kamdem
Répondre

Très bel article

mfonkou
Répondre

Merci

renaudoss
Répondre

Je ne connais pas le "Flo" en question, mais il semble gagner à être connu autant qu'on gagne à le connaitre!
Bel hommage.

mfonkou
Répondre

Merci Renaud. Je suis sure que tu n'oubliera jamais ta première rencontre avec Florian Ngimbis. Je souhaite vivement que tu le rencontre aussi.

elsa njiale
Répondre

Bravo ! trs bel hommage. Le gars est en haut

Aurèle SIMO
Répondre

Très bel article Marius.
Quand on parle de Florian et de son Kongossa, je m’arrête toujours comme devant le drapeau du Kamer pour lire. Je me souviens de son billet "JE SUIS CAMEROUNAIS, JE SUIS MBENGUISTE". Rien qu'en me rappelant, je riais tout seul.
Bien mérité.

mfonkou
Répondre

Mon cher Aurèle, il m'arrive aussi de rire rien qu'en entendant son nom. Merci de penser qu'il mérite cet hommage dans ce Cameroun où ce n'est pas l'apanage des vivants.

Rose Roassim
Répondre

cool. c'est un bel exemple de reconnaissance

mfonkou
Répondre

Touché! Merci

Mahmoud
Répondre

Merci de nous avoir représenter ce blogueur :)
Je vous souhait une vie pleine de réussite.

mfonkou
Répondre

C'est un plaisir de le faire Mahmoud. Merci pour le souhait.

chantal
Répondre

Cher Mfonkou, tu te dévoiles au travers de ton texte, tu veux que je te dise, un Flo en Miniature. Prends courage et "noyeux" anniversaire à l'icône de Mondoblog.

mfonkou
Répondre

Ah bon! Cher Chantal, c'est difficile d'être un Flo, bienqu'en miniature. J'essaierai.

Zoxtian
Répondre

Ngimbis au panthéon. Hayaaa! Man je wait les bières du pekcage

mfonkou
Répondre

#Hihihi

Benjamin Yobouet
Répondre

Bel hommage rendu. Je ne connais pas personnellement (je suis ivoirien) Florian mais "connais" sinon je lis ces billets sur son blog avant même d'être mondoblogger aujourd'hui Il a un style simple mais vivant et captivant. A toi mon cher Florian....Merci !

mfonkou
Répondre

Si tu lis ses billets mon cher Benjamin, saches que tu connais Florian. Certains de ses billets sont tout lui.

Eli
Répondre

Ce sont les brillants écrits de Florian qui m'ont fasciné et qui ont éveillé le gout du blogging en moi. Je parie qu'il en est de même pour d'autres mondoblogueurs. Merci à toi pour ce beau billet qu'il mérite.

mfonkou
Répondre

Waouh Eli, tu fais un autre témoignage qui montre la grandeur de Florian. Super!

frank
Répondre

https://kmermouv.wordpress.com/2016/05/04/florian-nguimbis-histoire-dune-presqurencontre/

Chris
Répondre

Mfonkou, the ability to discern a good write-up is not given to all. The fact that you can aptly appreciate (in literary terms) what makes Florian tick and pay hommage to him with such humility makes you someone to watch in the nearest future. Because you have the will to learn from forebears, you will be a great man.
Kudos to you and to Florian. I just hope I will be able to twist my way round Yaounde next Febraury (2018) to share a castel with Florian and tell him to his face that, I love his Kongossa.
Good luck Mfonkou